(C) Martina Folscheid
Comment améliorer le traitement à la démence ? Anja Leist recommande les cours de danse et de chant, l’accompagnement sur Skype et la création d’un symbole universel.
« À New York, il y a des ateliers nocturnes pour les personnes atteintes de démence dans de nombreux endroits. On va chercher les patients en bus afin qu’ils soient pris en charge pour la nuit et là, ils participent par exemple à des cours de danse ou de chant » explique Anja Leist, une jeune psychologue de l’université du Luxembourg qui fait partie d’un groupe de jeunes chercheurs spécialistes de la démence appelé « Young Leaders Dementia ».
Les ateliers nocturnes déchargent considérablement les proches qui s’occupent de ces patients toute la journée et doivent encore assurer leur prise en charge durant la nuit afin de veiller à ce que les personnes affectées par la maladie ne quitteront pas la maison durant la nuit en raison de leur rythme jour-nuit décalé.
Un coach sur Skype
« Young Leaders Dementia » recommande également d’améliorer l’utilisation des technologies mobiles pour les personnes atteintes de démence. « Nous y voyons la possibilité d’utiliser facilement des supports comme les tablettes, par exemple. On pourrait alors imaginer qu’un logiciel spécifique permette à un coach virtuel d’aider les patients lorsqu’ils veulent utiliser Skype », explique Anja.
Un symbole universel pour désigner les produits et les prestations adaptés aux personnes démentes
Anja Leist fait partie des six « Young Leaders Dementia » sélectionnés pour participer à la conférence ministérielle de l’OMS sur l’action mondiale contre la démence, qui s’est tenue à Genève les 16 et 17 mars 2015 afin de se pencher sur la question du nombre croissant de personnes démentes dans le monde.
Le manque d’acceptation est plus que jamais problématique pour les personnes qui souffrent de démence. « Même si la plupart des patients savent ce qu’est la démence, ils sont stigmatisés et il n’est pas rare qu’ils soient par exemple poussés à arrêter d’exercer leur métier », explique Anja Leist. C’est la raison pour laquelle les jeunes chercheurs ont par exemple recommandé d’instaurer un symbole universel pour les produits et les prestations adaptés aux personnes atteintes de démence.
« Le symbole est destiné aux produits et aux prestations visant à faire en sorte que les personnes souffrant de démence organisent leur vie aussi agréablement que possible », explique la jeune femme de 34 ans qui fait partie du groupe. Apposer un symbole sur les produits pourrait se traduire par la mise en place d’une signalisation spécifique pour les personnes affectées de démence. En ce qui concerne les prestations, le symbole pourrait par exemple indiquer que le personnel des transports publics a suivi une formation spécifique sur la démarche à suivre lorsque des personnes souffrant de démence perdent leurs repères.
Une action mondiale pour faire face au nombre croissant de personnes touchées
Dans le monde, 47,5 millions de personnes souffrent de démence. Il est estimé que ce chiffre passera à 75,6 millions d’ici 2030 et à 135,5 millions d’ici 2050.
Selon le ministère de la Santé, au Luxembourg, environ 6 000 personnes sont affectées par la démence. Si l’on se base sur ce chiffre, il passera à environ 8 500 d’ici 2025. L’« Association Luxembourg Alzheimer » (ala) estime que le chiffre actuel serait plutôt de 7 000 personnes.
Auteur: Martina Folscheid
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La démence est un syndrome qui entraîne la dégradation des fonctions cognitives, à savoir les fonctions mentales. Elle affecte entre autres la mémoire, le raisonnement, la capacité à s’orienter et l’aptitude à prendre des décisions. La démence est causée par diverses maladies et lésions du cerveau comme un accident vasculaire cérébral ou la maladie d’Alzheimer. La plupart du temps, la démence se manifeste à un âge avancé. À ce jour, c’est une maladie incurable.
Née à Heilbronn, en Allemagne, la chercheuse Anja Leist a étudié la psychologie à l’université de Trèves, où elle a ensuite soutenu sa thèse de doctorat. Elle a travaillé pendant une courte période à Trèves après son doctorat. Puis, elle a rejoint l’université du Luxembourg en 2009 et a également travaillé pendant douze mois au « Erasmus Medical Center » de Rotterdam dans le cadre d’un projet financé par le FNR. Depuis avril 2014, elle exerce au sein du « PEARL Institute for Research on Socio-Economic Inequality (IRSEI) ». Les spécialités de recherche de la jeune femme sont la santé et les capacités du cerveau à un âge avancé, l’acceptation des technologies à un âge avancé et l'influence du quotidien sur les capacités mentales à un âge avancé.
La conférence ministérielle de l’OMS sur l’action mondiale contre la démence, qui s’est tenue à Genève les 16 et 17 mars 2015, s’est penchée sur la question du nombre croissant de personnes démentes dans le monde. Ministres de la Santé, spécialistes scientifiques et médicaux et ONG du monde entier se sont réunis afin de formuler des recommandations sur la manière dont la vie des personnes souffrant de démence peut être simplifiée.
Le groupe « Young Leaders Dementia » fait partie du réseau britannique « UK Science and Innovation Network » et assiste « World Council Dementia » en lui faisant part de ses idées et lui en lui prodiguant ses recommandations. « World Council Dementia » se bat pour des investissements plus élevés soient réalisés dans la recherche sur la maladie et les soins apportés aux personnes affectées.
