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Interview avec Pit Bingen, spécialiste en microscopie (Doctorat au centre de recherche allemand sur le cancer de Heidelberg)

Pit Bingen, le fait de travailler dans un centre de recherche sur le cancer en étant physicien semble de prime abord inhabituel. Pourriez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet ?

Outre des biologistes et des médecins, le centre allemand de recherche sur le cancer (DKFZ, Deutsches Krebsforschungszentrum) situé à Heidelberg occupe des chimistes, des physiciens ou encore des informaticiens. Ce centre est largement pluridisciplinaire. J’ai travaillé à l’optimisation de microscopes spéciaux. Mes connaissances en physique ont dès lors été utilisées afin de fournir des instruments de recherche aux médecins ou biologistes.

Concrètement, quel était votre travail ?

Dans mon laboratoire à Heidelberg chaque doctorant élabore son propre microscope doté de nouvelles caractéristiques et d’un meilleur rendu des images. Nous tentons ensuite de trouver des chercheurs susceptibles d’utiliser les avantages de notre microscope pour leur travail de recherche. Nous effectuons alors des mesures communes avec eux. Pour ce faire, nous devons souvent optimiser les microscopes ou les adapter aux besoins particuliers.

Quels sont les aspects spécifiques de ces microscopes ?

Ils permettent de décomposer de très très petites structures et en fournissent des images en trois dimensions. Cette technique est toutefois essentiellement intéressante car elle permet de suivre des processus biologiques en temps réel dans des cellules vivantes. Nous pouvons p.ex. voir comment le virus du VIH, responsable du Sida, s’accroche à une cellule.

Vous avez bouclé votre thèse de doctorat et vivez actuellement à Paris. Rétrospectivement, quel regard jetez-vous en résumé sur l’époque à laquelle vous étiez doctorant ?

Ce fut une bonne période durant laquelle j’ai beaucoup appris. Cependant, ce n’était plus aussi décontracté que durant les études. J’avais bien entendu toutes les libertés du monde et jouissais d’horaires de travail flexibles. Cependant, le travail m’occupait d’une certaine manière sans cesse l’esprit. La concurrence a exacerbé cet état de fait : d’autres groupes planchent peut-être quelque part sur des sujets semblables et il arrive également que deux doctorants travaillent sur un même sujet au sein d’une équipe. Dans le domaine de la recherche comme ailleurs, le plus rapide et le meilleur gagne. Le sport fut pour moi la meilleure façon de déconnecter.

Quelle est à présent la suite de votre parcours ?

Pour le moment, j’ai tourné le dos à la recherche pour suivre un MBA à Paris. J’envisage ensuite d'acquérir de l'expérience professionnelle dans l’industrie et de me perfectionner dans d'autres domaines. Je pourrai ensuite encore toujours décider de la carrière qui me correspond le mieux.

Autor: Jean-Paul Bertemes
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Le magazine Science News

Cet article a été publié dans le Science News. C'est un magazine qui est destiné aux jeunes âgés de 11 à 18 ans et qui apparaît 5 fois par an.

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