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« Les virus sont de mauvaises nouvelles emballées dans des protéines », avait autrefois écrit Sir Peter Medawar, prix Nobel de médecine et de physiologie. Le fait que l’on ait nommé ces agents pathogènes de taille microscopique „virus“ peut à lui seul servir d’explication globale : le nom provient du terme latin signifiant poison.
Si un virus s’introduit dans une cellule d’un organisme humain, animal ou végétal, il peut mettre un sacré désordre dans les fonctions cellulaires normales. Les virus forcent en quelque sorte les cellules à fabriquer de nouveaux virus en leur sein. S’il en existe suffisamment, le processus se solde souvent par la mort de la cellule : elle éclate et libère les virus de cette manière.
Les virus laissent souvent un champ de ruines derrière eux
De cette manière, le virus a atteint son objectif : ensemble avec ses nouveaux collègues, il se dirige à présent vers les cellules voisines pour les infecter à leur tour. De plus, les virus peuvent aussi passer de l’une à l’autre, et nombreux sont ceux qui sont fortement contagieux. La force dévastatrice d’un virus dépend de son type.
« Un virus avec un temps d’incubation court (c’est-à-dire le temps entre l’infection et l’apparition des premiers symptômes de la maladie) est moins dangereux qu’un virus qui se fait seulement remarquer après des mois ou même des années », explique le Prof. Dr. Claude P. Muller, directeur de l’Institut luxembourgeois d’Immunologie.
À cet égard, l’on ne tient pas seulement compte du bien-être du patient individuel, mais aussi de celui de l’ensemble de la population. En effet, plus vite l’on identifie une maladie, plus vite l’on pourra la traiter. En fin de compte, cela permet aussi de réduire très nettement le risque d’épidémie.
Théoriquement, il est possible de guérir la plupart des maladies causées par des virus ou de prévenir celles-ci avec des vaccins lorsque l’on connaît précisément le virus. Mais pour ce faire il faut être dégourdi car certains virus (comme par exemple les agents grippaux) peuvent modifier à toute vitesse leur structure et leurs propriétés.
Mais les virus présentent aussi des avantages...
Ce sont précisément les aptitudes qui rendent un virus si dévastateur qui deviennent des porteurs d’espoir dans la médecine moderne de nos jours. En effet, il est entre-temps devenu possible de « fabriquer » des virus presqu’à volonté. À cet égard, ce n’est pas l’organisme viral proprement dit qui se modifie, mais son héritage (ADN ou l’ARN très similaire).
Les scientifiques y ajoutent tout simplement quelques morceaux ; ces gènes sont ensuite reproduits exactement de la même manière que le reste du matériel viral dans les cellules infectées et servent à cet endroit de plan de construction pour les protéines. Ce sont ces mêmes protéines dont l’on se promet à l’avenir la guérison de certaines maladies ; elles sont des « médicaments biologiques » avec lesquels l’on est déjà parvenu à enregistrer de premiers succès.
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