"Myaku-Myaku", la mascotte de l'Exposition universelle 2025 ouverte le 12 avril 2025 à Osaka (Japon)

"Myaku-Myaku", la mascotte de l'Exposition universelle 2025 ouverte le 12 avril 2025 à Osaka (Japon)

L'Exposition universelle 2025 a ouvert ses portes dimanche à Osaka, où sont représentés quelque 160 pays et régions, un rendez-vous placé par le Japon sous le signe des technologies d'avenir et de la concorde dans un monde fracturé.

Trois ans après l'Exposition à Dubaï, Osaka a choisi pour thème "la société du futur", mettant l'accent sur l'intelligence artificielle (IA) et le spatial.

Parmi les attractions-phares: une météorite martienne, 32 sculptures de Hello Kitty déguisées en algues, des démonstrations de drones, ou encore un minuscule coeur battant cultivé à base de cellules-souches et présenté au public pour la première fois.

L'"Expo-2025", qui se déroulera jusqu'au 13 octobre sur l'île artificielle de Yumeshima, s'inscrit dans la lignée de l'édition de 1970 tenue aussi à Osaka et dont l'impact fut majeur pour un archipel alors en plein essor économique.

Organisées à travers le monde depuis 1851 (celle de 1889 laissa pour héritage la Tour Eiffel à Paris), les Expositions universelles offrent l'occasion aux pays participants de rivaliser via l'architecture de leurs pavillons et la présentation de leurs cultures et technologies.

Pour cette édition, les pavillons nationaux sont entourés d'un imposant "Grand Anneau" de 2 km de circonférence et de 20 m de haut, la plus grande structure architecturale en bois du monde selon le Guinness des records, et un symbole de concorde d'après son créateur Sou Fujimoto.

- "Sentiment d'unité" -

L'événement ouvre cependant à l'ombre de multiples conflits, du danger climatique, et des turbulences économiques provoquées par le président américain Donald Trump.

Lors d'une cérémonie d'inauguration samedi, qui associait IA et danse kabuki, l'empereur nippon Naruhito a déclaré espérer que l'Expo-2025 "offrira aux peuples du monde l'occasion de respecter non seulement leur propre vie, mais aussi l'existence des autres".

L'Exposition peut contribuer à "restaurer un sentiment d'unité" dans un monde marqué par les divisions, a renchéri dimanche le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.

"Ce n'est pas à vendre" affirme un panneau jaune et bleu au-dessus du petit stand de l'Ukraine, qui résiste depuis trois ans à l'invasion militaire engagée par la Russie, absente de l'Expo-2025.

"Nous voulons que le monde en sache davantage sur notre résilience. Nous sommes ceux qui créent, et non ceux qui détruisent", a déclaré dimanche à l'AFP Tatiana Berezhna, vice-ministre ukrainienne de l'Économie.

Israël et Palestiniens ont tous deux leur emplacement. Responsable du pavillon israélien présentant une pierre du Mur des Lamentations (situé à Jérusalem-Est, zone occupée et annexée par Israël), Yahel Vilan assure à l'AFP: "Nous sommes venus avec un message de paix".

Le pavillon des Etats-Unis a pour thème "America the Beautiful", mais ne mentionne pas la guerre commerciale, mettant l'accent sur les paysages, l'IA et l'espace --avec simulation de lancements de fusée s'enflammant au-dessus des visiteurs.

Le pavillon chinois voisin, évoquant un rouleau de calligraphie, présente des technologies vertes et des échantillons lunaires rapportés par les sondes Changa'e-5 et Changa'e-6.

- Sophie Marceau et Teddy Riner -

Le pavillon français, enveloppé d'immenses drapés blancs, abrite lui des statues de Rodin, une tapisserie d'Aubusson dans le style du studio d'animation japonais Ghibli, une gargouille de Notre-Dame, des expositions dédiées aux géants du luxe, aux vins d'Alsace...

Il a été inauguré dimanche par l'actrice Sophie Marceau et le judoka Teddy Riner, en présence du ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin.

Axé sur les "valeurs de multilatéralisme, de droit international, de paix", le partenariat franco-japonais "d'exception" prend "ici tout son sens au moment où les relations internationales n'ont pas été aussi troublées depuis extrêmement longtemps", a insisté M. Saint-Martin.

C'était l'un des pavillons les plus prisés par les premiers visiteurs. "On adore la France et sa culture, on est venus spécialement de Nagoya (à 170 km de distance) avec ma maman", indique à l'AFP Kumiko Asakawa, Japonaise de 40 ans.

Des sondages et les difficultés à écouler les billets pré-vendus ont cependant illustré le désintérêt de nombreux Japonais pour l'évènement et leurs inquiétudes sur son coût.

A ce jour, seuls 8,7 millions de billets on été vendus à l'avance...bien moins que les 14 millions espérés. Et pour un objectif total de 28 millions de visiteurs sur six mois, très en-deçà du record de 64 millions de visiteurs de l'Exposition de Shanghai en 2010.

"L'Expo est importante (en cette période chaotique). Les gens penseront à la paix après avoir visité le site", estime cependant Emiko Sakamoto, résidente d'Osaka déterminée à venir plusieurs fois pour voir tous les pavillons.

Echo des critiques récurrentes sur le caractère éphémère des Expos universelles, l'île artificielle sera rasée après octobre pour laisser place à un complexe hôtelier avec casino, et seuls 12,5 % du "Grand Anneau" seront réutilisés selon la presse japonaise.

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