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Les résultats d’une première enquête menée en 2020 sont maintennant disponsibles sous forme d’un rapport

Le projet d’impact socio-économique (SEI) se concentre sur la collecte de données pour soutenir la recherche sur l’impact à court et moyen terme de la pandémie de COVID-19 et des mesures de (dé)confinement qui y sont liées au Luxembourg.

Grâce à une enquête en ligne, des chercheurs du Luxembourg Institute for Socio-Economic Research (LISER) et de l’Université du Luxembourg avaient analysé l’impact sur les individus et leurs ménages en termes de travail et de conditions de vie, d’activités quotidiennes et de mobilité, et (non directement lié au COVID-19) de santé et de comportements de santé.

Une telle collecte de données permettra de concevoir des mesures politiques appropriées pour éviter ou atténuer les impacts négatifs plus larges de l’épidémie de COVID-19, pour combattre les inégalités sociales et pour adapter les réponses politiques.

Les résultats d’une première enquête menée en 2020 sont maintennant disponsibles sous forme d’un rapport et les conclusions principales sont résumées ci-dessous. Une seconde enquête a été lancée en mars 2021. En comparant les réponses de cette deuxième enquête avec celles de la première enquête, les résultats permettront de mieux appréhender l’ampleur des impacts socio-économiques à long terme de la pandémie, de dresser le portrait des personnes le plus durement touchées, et permettront ainsi d’éclairer les décisions politiques importantes qui devront encore être prises dans les semaines et les mois qui viennent (par ex., en ce qui concerne la campagne de vaccination).

Voici le lien vers l’enquête (disponible en FR/DE/ENG), qui est ouvert jusqu’en mai et prend une vingtaine de minutes à compléter: https://www.liser.lu/covid-19survey

Résultats de la première enquête

Plus de 4000 personnes ont participé à la première enquête entre le 27 mai et le 5 juillet 2020. Deux impacts socio-économiques majeurs de la pandémie de COVID-19 ont pu être identifiés dans le cadre de cette première enquête : l’un lié au travail et l’autre à la vie quotidienne.

  • Premièrement, grâce à toutes sortes de mesures économiques, l’impact de la pandémie sur le chômage et la situation financière des ménages a été limité au cours de la première vague en 2020. Néanmoins, les employés ont éprouvé une certaine crainte de perdre leur emploi et leurs revenus, qui pourrait se renforcer à l’avenir lorsque la lutte contre la pandémie prendra plus de temps que ne le permet la situation financière du pays.
  • Le travail à domicile est devenu la situation de travail par défaut pour les employés hautement qualifiés dont les professions permettent de travailler à domicile en utilisant des outils numériques. A ce titre, ils pouvaient se protéger contre le risque d’exposition à une infection par le COVID-19. Cependant, c’était moins le cas pour les employés moins instruits, qui n’étaient pas en mesure de travailler à distance.
  • Les mesures de confinement ont ramené la vie quotidienne de nombreuses personnes à leur domicile et à l’environnement résidentiel environnant. Les activités à l’extérieur de la maison, comme les activités sociales et la visite des magasins, ont été remplacées par les activités domestiques, les soins et les tâches scolaires des enfants.
  • Les conséquences sur les inégalités entre les sexes ont été mitigées. Les femmes, en particulier dans les ménages avec des enfants en bas âge, ont montré une réduction plus importante de leurs activités extrafamiliales que les hommes. D’autre part, l’expérience subjective des hommes est que, grâce au travail à domicile et à une plus grande flexibilité, ils ont pu contribuer davantage aux activités du ménage qu’avant la pandémie. Le fait de travailler à partir d’un domicile où le partenaire et/ou les enfants sont également présents augmente l’expérience de stress des membres du ménage, ce qui, à long terme, peut avoir des effets néfastes sur le bien-être des personnes.
  • Au fil du temps, les gens ont développé la crainte d’être exposés au virus COVID-19 dans les lieux publics, les transports en commun et même dans les lieux médicaux. Une mesure de confinement consistant à maintenir une distance de deux mètres entre les personnes a également créé une distance sociale entre elles. Plus la pandémie se prolonge, plus le risque est grand que les gens développent un comportement habituel d’aversion pour les personnes ou les foules qui pourrait nuire à la vie sociale et aux objectifs de mobilité durable.

Le rapport complèt de la première phase de l'enquête est disponible via le site web du LISER.

Participez à la deuxième enquête ici.

Auteur: LISER, Université du Luxembourg
Éditeur: Michèle Weber (FNR)

Infobox

Plus d'infos sur l'enquête

Une équipe de projet interdisciplinaire composée d’économistes, de géographes, de sociologues et de psychologues de l’Université du Luxembourg et de tous les départements de recherche de LISER, est responsable de la collecte des données. Le projet s’inscrit dans le cadre du WHO’s ‘Coordinated Global Research Roadmap: 2019 Novel Coronavirus’, qui souligne l’importance des sciences sociales dans cette crise, afin de pouvoir comprendre et agir sur les dimensions économiques, sociales, comportementales et contextuelles de l’impact de la pandémie.

Une enquête à grande échelle a été élaborée et constitue la base du suivi de l’impact de l’épidémie et des mesures politiques associées sur (a) le travail et les conditions de vie, (b) les activités quotidiennes et la mobilité, (c) l’emploi du temps et les interactions au sein du ménage et (d) la santé et les comportements de santé.

Le projet a été financé par le Fonds National de la Recherche (FNR).

Publication

Dijst, M. (Ed.), D’Ambrosio, C., Van Acker, V., Van Kerm, P., Martin, L., Cosaert, S., Gewinner, I., Görges, L., Suhrcke, M., Seuring, T., & Vögele, C. (2021). SEI Socio-Economic Impacts of COVID-19: Collecting the data. (Les rapports du LISER). LISER.

Martin Dijst et Conchita d’Ambrosio étaient les PI de l’équipe du projet SEI, équipe composée de Veronique Van Acker, Andrea Albanese, Cyrille Medard de Chardon, Sam Cosaert, Irina Gewinner, Luise Görges, Philippe van Kerm, Ludivine Martin, Till Seuring, Marc Suhrcke et Clause Vögele.

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