Photo non datée fournie par la Nasa du rover Viper assemblé, au centre spatial Johnson au Texas

Photo non datée fournie par la Nasa du rover Viper assemblé, au centre spatial Johnson au Texas

La Nasa a annoncé mercredi mettre un terme au développement de son rover Viper, qui devait explorer le pôle sud de la Lune en quête d'eau, à cause de coûts devenus trop élevés.

L'agence spatiale américaine a déjà dépensé 450 millions de dollars pour ce rover, qui devait à l'origine en coûter un peu plus de 430 millions. Le lancement, qui était initialement prévu pour fin 2023, ne pourrait désormais pas avoir lieu avant 2025 au plus tôt, ce qui aurait porté son coût total à plus de 600 millions de dollars.

La décision d'annuler cette mission, alors que le rover est déjà assemblé, est "très difficile", a déclaré lors d'une conférence de presse Nicola Fox, administratrice associée en charge de la science à la Nasa.

La Nasa a annoncé lancer un appel à des partenaires industriels ou internationaux potentiellement intéressés par le rover. Sinon, l'agence spatiale prévoit de le démonter, pour en récupérer certaines composantes -- instruments, batteries, panneaux solaires...

Le rover devait décoller à bord d'un alunisseur nommé Griffin, construit par la jeune entreprise américaine Astrobotic, dont le premier décollage vers la Lune en janvier n'avait pas été concluant.

La deuxième mission d'Astrobotic est maintenue, et la Nasa livrera pour celle-ci un objet d'une masse similaire au rover, mais sans utilité scientifique. L'alunisseur a en effet été conçu en fonction de cette contrainte, et l'agence spatiale ne veut pas risquer de retarder encore le décollage en imposant une cargaison scientifique nouvelle. Le but est désormais d'assurer qu'Astrobotic puisse accomplir un alunissage.

L'entreprise a déclaré mercredi viser un décollage au troisième trimestre 2025.

La Nasa a passé contrat avec plusieurs entreprises pour l'envoi de matériel et technologies sur la Lune -- un programme baptisé CLPS dont Astrobotic fait partie.

Le but est d'étudier l'environnement lunaire en vue du retour d'humains sur sa surface. L'eau trouvée sur place pourrait potentiellement être utilisée.

La Nasa a indiqué que des copies de trois instruments de Viper seraient inclus dans d'autres missions.

Une mission CLPS devant décoller d'ici la fin de l'année, nommée IM-2 et menée par l'entreprise Intuitive Machines, doit également se rendre sur le pôle sud et forer le sol lunaire.

Enfin, le rover devant à l'avenir transporter des astronautes sur la Lune pourra se rendre dans les zones ne voyant jamais la lumière du Soleil, davantage susceptibles de contenir de l'eau, et ce d'ici "la fin de la décennie", selon Joel Kearns, haut responsable à la Nasa.

"Nous pensons qu'avec le temps, nous serons en mesure d'atteindre les objectifs scientifiques que nous avions initialement identifiés pour Viper", a-t-il assuré.