Les astronautes Butch Wilmore et Suni Williams dans la Station spatiale internationale, sur une photo publiée par la Nasa le 2 juillet 2024

Les astronautes Butch Wilmore et Suni Williams dans la Station spatiale internationale, sur une photo publiée par la Nasa le 2 juillet 2024

La Nasa a annoncé mercredi qu'elle déciderait d'ici la fin du mois si les deux astronautes d'une mission de Boeing ayant rencontré des problèmes en vol devront finalement rentrer de la Station spatiale internationale avec SpaceX.

Le nouveau vaisseau Starliner de Boeing a décollé début juin avec ses premiers astronautes, Butch Wilmore et Suni Williams, et il est depuis amarré à la Station spatiale (ISS).

Il devait initialement ramener les astronautes sur Terre huit jours plus tard, mais des problèmes détectés sur son système de propulsion ont conduit la Nasa à remettre en question sa fiabilité.

Et à envisager une solution de secours radicale: faire rentrer l'équipage dans plusieurs mois à bord d'un autre véhicule, à savoir une mission régulière de SpaceX.

Un comité décisionnel devrait se réunir "à la fin de la semaine prochaine" ou "au début de la suivante", a déclaré mercredi Ken Bowersox, administrateur associé à la Nasa. Une décision devrait être prise la dernière semaine d'août, "si ce n'est avant", a-t-il ajouté.

S'il est décidé que Starliner n'est pas assez sûr, le vaisseau rentrerait alors à vide.

Une mission de SpaceX, nommée Crew-9, décollerait fin septembre en n'emportant que deux astronautes au lieu de quatre. Elle resterait comme prévu amarrée à l'ISS jusqu'à son retour sur Terre en février, avec les deux naufragés de Boeing.

Butch Wilmore et Suni Williams passeraient donc huit mois dans l'ISS, au lieu de huit jours.

"Je leur ai parlé hier et ils vont très bien", a rassuré Joe Acaba, astronaute en chef à la Nasa.

Ces deux vétérans de l'espace savaient qu'il s'agissait du premier vol test habité de ce vaisseau et que la mission "comportait certains risques", a-t-il rappelé.

Lors de son trajet jusqu'à l'ISS, le vaisseau a observé plusieurs fuites d'hélium et plusieurs propulseurs ont fait défaut à un moment du vol. Or ces derniers doivent être utilisés lors de la vertigineuse descente vers la Terre.

"Notre principale préoccupation est d'avoir une poussée réussie" permettant au vaisseau de s'arracher de l'orbite, a souligné Ken Bowersox.

Si les deux astronautes devaient effectivement être secourus par SpaceX, cela représenterait un coup dur -- voire une humiliation -- pour Boeing.

Le programme de développement de Starliner a déjà connu de multiples revers et cette première mission habitée a décollé avec des années de retard.

Mais la Nasa persiste à vouloir disposer d'un deuxième moyen de transport vers l'ISS en plus de SpaceX, afin de pouvoir mieux faire face à d'éventuelles situations d'urgence.