protein

Ces substances importantes sont formées à la fin d’une très longue chaîne d’événements.

En certains endroits de l’ADN, la liaison entre les bases A, T, C et G se détache, et la double hélice (voir aussi « Qu’est-ce que l‘ADN ? »).

Démarre ensuite à l’un des deux cordons ADN la transcription proprement dite, c’est-à-dire la conversion du gène. Lors de cette étape, l’on procède à la traduction d’une langue vers une autre, à la seule différence près que notre organisme ne parle ni allemand, ni français, mais l’« ADN » et l’« ARN ».

La « traduction » de l’ADN

Lors de la première étape, la dénommée RNA-Polymérase II (d’ailleurs elle-même aussi une protéine) forme un messager ARN ou une molécule nommée mARN. Elle se compose d’un long cordon de bases lesquelles sont très similaires à l‘ADN et pourtant aussi légèrement différentes.

Pour chaque G dans le cordon ADN, la Polymérase place dans le cordon ADN nouvellement formé un C, pour chaque C un G, chaque T un A, seule exception, pour chaque A un U, les bases C, G, A et U étant les quatre principaux constituants du mARN.

Protéines –Acides aminés comme les perles d’un collier

Le mARN est le plan de construction de la protéine : chaque trio de bases représente l’un des 20 acides aminés, les pierres angulaires de la protéine. Si la séquence de la mARN est par exemple CUU-AAG-GUG..., les acides aminés leucine, lysine, valine... sont dans ce cas reliés. C’est tantôt le cordon le plus court, tantôt le cordon le plus long aux acides aminés qui formera la protéine respective.

Cela est cependant un peu plus compliqué car il faut considérer comme fausse l’hypothèse de départ voulant que chaque gène ne code que pour une protéine : en réalité, c’est selon la cellule et le stade de développement que le même gène détermine la construction des différentes protéines.

Un exemple souvent cité est le gène DSCAM lequel effectue le codage pour 38.000 protéines au total. Comment cela est-il donc bien possible sachant que l’ADN reste toujours identique ?

Exons et introns...

Dans l’ADN se succèdent les dénommées séquences  Exon et Intron. Lors de la formation du mARN, celles-ci sont d’abord copiées toutes les deux, et c’est ensuite que le mARN est épissé, ce qui signifie que les introns sont supprimés tandis que les exons sont reliés. Ce n’est qu’à ce moment-là que commence la formation de la protéine. Les exons sont donc intégrés dans la construction tandis que les introns ne le sont pas.

Mais les choses deviennent encore plus complexes car de nombreuses cellules procèdent à un épissage alternatif. Ainsi, il est par exemple possible pour un mARN particulier de découper un ou plusieurs exons supplémentaires par rapport aux introns. Si l’ordre de la séquence des bases dans le mARN, l’ordre de la séquence des acides aminés est également modifié, ce qui modifie aussi à son tour la structure et la fonction de la protéine en formation.

Auteur: Liza Glesener
Photo: ©Tom Grill/Corbis