(C) Michel Brumat/University of Luxembourg
« J'ai choisi la physique par intérêt réel, sans savoir ce que j'allais faire avec plus tard », se rappelle Thomas Schmidt, professeur de physique à l'Université du Luxembourg depuis février 2015.
Sa philosophie : continuer, tant que c'est amusant – une philosophie qui l'anime encore aujourd'hui. Par le biais du prestigieux programme ATTRACT du « Fonds National de la Recherche », il a obtenu un poste de recherche parmi les plus convoités, avec des perspectives à long terme et son propre groupe de recherche, à l'Université du Luxembourg. En échange, il a apporté un nouveau domaine de recherche à l'Université.
Arriver au Luxembourg via Fribourg, Yale et Bâle
Son amour pour la physique, ce Germano-Suisse de 36 ans l'a découvert en tutorat de physique dans son lycée, dans la ville frontalière de Lörrach en Allemagne. « À l'époque, par exemple, on a fabriqué des fusées hydropneumatiques – ça m'a totalement fasciné » raconte Thomas. À tel point qu'il a ensuite poursuivi des études de physique à Fribourg jusqu'en doctorat.
Comme sa thèse de doctorat lui a plu également, il a décidé de postuler pour un séjour de recherche à l'Université de Yale aux États-Unis, une des plus renommées du pays, où il passa avec sa femme biologiste trois années intensives aux côtés d'excellents professeurs et étudiants. « On a eu la chance de pouvoir faire correspondre nos carrières », ajoute-t-il. « Jusque-là, ça avait été un des plus gros défis ! ».
Il a ensuite suivi sa femme pour revenir dans la région frontalière germano-suisse, à l'Université de Bâle, avant de prendre le poste qu'il occupe actuellement à Luxembourg. « Bien sûr, je pourrais probablement trouver mon bonheur dans l'industrie aussi, puisque la physique est passionnante partout. Mais je suis très heureux d'être là car on me donne la possibilité de développer mes propres idées de recherche et de les mettre en œuvre », souligne-t-il.
Entre la physique classique et la physique quantique
Chaque jour, il vient de Bettembourg en train, puis fait le reste du trajet à vélo, de la gare au campus Limpertsberg, où les physiciens résident encore. « Ça réveille ! » s'exclame ce féru de vélo.
Thomas fait de la recherche dans un nouveau domaine qui a la cote dans le monde : l'analyse des systèmes mésoscopiques. Il s'agit de matériels de quelques micromètres à peine qui jouent un rôle important dans de nombreuses applications modernes en nanoélectronique, à l'instar des nanofils et des capteurs miniatures. À mi-chemin entre la physique classique et la physique quantique, cette discipline aurait un potentiel de découverte énorme selon le chercheur.
Mais ce n'est pas dans un laboratoire que l'on rencontrera Thomas. En tant que théoricien, sa place est avant tout au bureau. « Mon travail est important avant et après les expériences : j'interprète les essais réalisés par mes collègues en laboratoire et je cherche des stratégies pour mettre au jour de nouveaux effets intéressants ».
Après une journée de travail souvent longue, qui lui demande une grosse débauche d'énergie, il trouve son réconfort dans le vélo, la course à pied et son jeune fils – qui va sûrement bientôt apprendre comment fabriquer des fusées à eau grâce à papa.
Auteur: Sophie Kolb
Photo © Michel Brumat/University of Luxembourg
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Cet article est traduit d'une série d'articles initialement publiés dans le Luxemburger Wort.