Jonk-Fuerscher

Lauréate du Concours JonkFuerscher depuis 2015, Camilla Hurst poursuit ses recherches en microbiologie pour une meilleure propreté des espaces publics.

Cette apprentie chercheuse de l’European School 1 de Luxembourg démontre l’efficacité du pin non traité contre la transmission des bactéries mais aussi, propose un prototype pour désinfecter automatiquement les poignées de porte.

Déjà deux fois lauréate du concours JonkFuerscher de la Fondation Jeunes Scientifiques Luxembourg (FJSL) et médaillée d’or au concours international de sciences CASTIC à Shanghai en 2016, Camilla Hurst a l'emporté l’édition 2017 du concours national en avril 2017. Maintenant, elle s’est à nouveau illustrée aux Etats-Unis en remportant le 4ème prix dans sa catégorie au concours au plus grand concours pré-universitaire de sciences au monde. Il s'agit d'une première pour le Luxembourg, qui n’avait jamais remporté de prix lors de cet évènement particulièrement compétitif.

science.lu présente le projet de la jeune scientifique. 

Une jeune chercheuse soucieuse des problèmes actuels

Au-delà d’un projet scientifique mené dans son lycée, l’étude de Camilla Hurst pourrait être une alternative à l’usage récurrent d’antibiotiques. Après de multiples recherches bibliographiques, cette jeune fille déterminée constate que si le recours aux antibiotiques ne cesse de croître, la résistance des bactéries à ces derniers va de pair. « Le nombre de décès par an dû à cette résistance bactérienne pourrait atteindre 10 millions en 2050 » explique-t-elle.

Après des recherches sur l’identité des bactéries présentes dans son lycée mais aussi sur les matériaux dont la surface serait efficace contre la transmission de ces dernières, Camilla poursuit avec deux nouvelles problématiques : Pourquoi les surfaces en pin sont-elles plus efficaces que par exemple le plastique ? Quelles applications pourraient être mises en place pour limiter la transmission des bactéries ?

La démarche scientifique à l’honneur

L’apprentie chercheuse a donc essayé d’identifier quels composés du pin lui donne ses propriétés antimicrobiennes. Après avoir remarqué qu’un extrait de pin préparé en utilisant de l’eau ne diminuait pas significativement le nombre de bactéries dans une éprouvette, Camilla eu une nouvelle hypothèse : les composés antimicrobiens du pin sont hydrophobes (insoluble dans l’eau).

En effet, en remplaçant l’eau par de l’éthanol dans sa méthode d’extraction, le nombre de bactéries baissaient d’environ 10x par rapport au contrôle. Camilla précise : « Avant l’application de l’extrait de pin dans une éprouvette, l’éthanol était évaporé parce que l’alcool peut détruire les bactéries. »  Ces résultats suggèrent donc que les composés hydrophobes contenus dans la résine de pin ont des propriétés antimicrobiennes.

Décomposer pour mieux comprendre

Pour mettre un nom sur ces composés, l’apprentie chercheuse a procédé à une chromatographie liquide à haute performance (HPLC) dans les locaux du Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST). Cette technique permet de visualiser toutes les molécules présentes dans un échantillon sous formes de pics. L’hydroxy-pinoresinol a pu être mis en évidence mais Camilla, en scientifique rigoureuse, rappelle que « ce pourrait aussi être d’autres molécules et le pin brut fournit toujours de meilleurs résultats ».

Un prototype pour désinfecter surfaces et mains

Les tests préalables de Camilla montrent que les poignées de portes sont les zones recouvrant le plus de bactéries. C’est pourquoi, elle propose un prototype. Lorsqu’un individu saisi une poignée, un gel hydroalcoolique se dispose automatiquement sur l’objet et la paume de la main. Une méthode simple mais efficace pour limiter la transmission des bactéries !

Auteur : Constance Lausecker
Photo : (C) Jonk-Fuerscher

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