(C) Jean-Paul Bertemes (FNR), MOAST Creative Studios
Un système énergétique avec une efficacité de plus de 100% ? Impossible à l’échelle macroscopique. Mais pas impossible (pour des courtes durées) dans le monde nanométrique, où des fluctuations aléatoires jouent un rôle important. Une curiosité scientifique – avec néanmoins un grand potentiel.
Matteo Polettini de l’Université du Luxembourg étudie les processus thermodynamiques, c’est-à-dire les processus qui convertissent l’énergie d’une forme à une autre. Pour illustrer : Si l’on chauffe de l’eau dans une bouilloire, de l’électricité est convertie en chaleur. Pendant tous les processus de conversion d’énergie, une partie d’énergie est perdue. Le défi principal du domaine de recherche sur la thermodynamique est de rapprocher le rendement énergétique de systèmes au plus près des 100%.
Mais Matteo Polettini ne travaille pas sur des systèmes thermodynamiques à l’échelle macroscopique, mais à l’échelle nanométrique (thermodynamique stochastique) – un monde avec ses propres lois. Et là il a trouvé un phénomène bizarre : Un peak supérieur à 100% d’efficience.
Un rendement de plus de 100%, cela veut dire quoi?
« C’est comme si p.ex. une bouilloire ne transforme pas seulement 100% de l’énergie électrique en chaleur, mais en même temps produit de l’énergie qu’elle rend à la source », explique Matteo Polettini. Dans le monde macroscopique ce serait une sensation qui pourra révolutionner le monde et résoudre tous les problèmes énergétiques d’un coup ! Dans le monde microscopique, où des phénomènes stochastiques (fluctuations aléatoires) jouent un rôle important, il s’agit plutôt d’une curiosité scientifique – avec néanmoins un grand potentiel.
« Nous pourrions avoir des principes de conception pour des machines optimales et puissantes. Nous recueillons actuellement plus de preuves qui appuient cela », dit Polettini.
A propos de Matteo Polettini
Matteo Polettini est originaire d’Italie, où il a également poursuivi ses études en physique et sa thèse doctorale, aux Universités de Padoue et Bologne. Depuis 2012, il est chercheur Post-Doc dans le groupe de recherche « Complex Systems and Statistical Mechanics » de Massimiliano Esposito (FNR ATTRACT Fellow) dans la Faculté des Sciences, de la Technologie et de la Communication à l’Université du Luxembourg.
Vidéo: Jean-Paul Bertemes (FNR), MOAST Creative Studios
Texte: Jean-Paul Bertemes (FNR), Michèle Weber (FNR)
Infobox
Ce vendredi 14 octobre, la communauté scientifique du pays s’est retrouvée lors de la cérémonie des FNR Awards, au cours de laquelle le Fonds National de la Recherche (FNR) a décerné quatre prix récompensant l’excellence dans les domaines de la recherche et de la médiation scientifique au Luxembourg.
Les prix dotés de 5000€ ont été remis dans les catégories « Excellente publication scientifique », « Excellente thèse de doctorat » et « Excellente promotion des sciences auprès du grand public ».
Les FNR Awards visent à valoriser l’excellence dans la recherche et la médiation scientifique et de récompenser tant les chercheurs/médiateurs scientifiques que leurs institutions.