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Au Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB) de l’Université du Luxembourg, Paul Wilmes et son groupe de recherche Eco-Systems Biology étudient les interactions moléculaires entre le microbiote - la communauté microbienne de l’intestin - et les cellules humaines. À cette fin, ils ont développé plusieurs méthodes de mesure à haute résolution qui vont maintenant être utilisées pour étudier diverses maladies au sein du projet ExpoBiome. « Dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde, nous savons par exemple qu’un jeûne périodique réduit les symptômes chez beaucoup de patients », dit Paul Wilmes.
Promouvoir le développement d’applications innovantes en matière de diagnostic
Le professeur explique: « Une des hypothèses est que l’activité du microbiote diminue du fait du manque de nutriments et que cela a un effet positif sur l’inflammation chronique qui caractérise cette maladie. Cependant, il est encore difficile de savoir si des molécules microbiennes jouent un rôle et si oui, lesquelles. » Il souhaite découvrir si, au cours du jeûne, des modifications se produisent dans les communautés microbiennes et dans les molécules sécrétées qui pourraient être à l’origine des effets bénéfiques observés.
Grâce à la prestigieuse bourse « Consolidator Grant » de l’ERC, Paul Wilmes et son équipe vont maintenant pouvoir étudier les mécanismes d’action exacts. Cette bourse soutient des chercheurs reconnus pour leur excellence et leur ouvre des perspectives attrayantes en Europe. Paul Wilmes recevra ainsi deux millions d’euros sur cinq ans pour le projet ExpoBiome. « Je suis certain que cette nouvelle approche va nous mener vers la découverte de molécules importantes au niveau thérapeutique, et promouvoir le développement d’applications innovantes en matière de diagnostic, » explique le professeur Wilmes.
Des nouvelles options pour le diagnostic et le traitement
Dans le cadre du projet ExpoBiome, les chercheurs souhaitent également explorer les interactions entre le microbiote de l’intestin et l’apparition de troubles neurodégénératifs tels que la maladie de Parkinson. Les scientifiques savent en effet depuis quelques temps que le microbiote a une influence sur la maladie. « Nous voulons davantage comprendre les mécanismes sous-jacents et chercher de nouvelles options pour le diagnostic et le traitement, » explique Paul Wilmes.
Ces travaux se feront entre autres grâce à un modèle « d’intestin sur puce » : certaines bactéries présentes dans le microbiote intestinal peuvent être cultivées avec des cellules humaines. « Grâce à notre modèle d’intestin sur puce HuMiX, nous pouvons mesurer quelles molécules sont produites par les bactéries dans l’intestin et comment elles affectent la progression de maladies telles que la polyarthrite rhumatoïde et la maladie de Parkinson. »
Chercher des molécules avec une action anti-inflammatoire
Paul Wilmes et son équipe se concentreront particulièrement sur les molécules ayant une action anti-inflammatoire : elles peuvent avoir un effet bénéfique sur la maladie et pourraient servir de traitement dans le futur.
« Nous partageons la joie de Paul Wilmes et nous réjouissons de cette bourse, » se réjouit le Prof Rudi Balling, directeur du LCSB. « Paul a de nombreuses années d’expérience en matière de recherche sur le microbiote et bénéficie d’une excellente réputation au niveau international. C’est inestimable pour le LCSB et l’Université du Luxembourg que cette bourse lui offre la possibilité de poursuivre ses travaux de recherche au Grand-Duché, » souligne Rudi Balling.
Auteur : University of Luxembourg
Éditeur : Uwe Hentschel