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Selon l’institut de recherche socio-économique, on nécessite plus que de prix élevés pour pouvoir parler de bulle immobilière (voir info box). Et un tel « plus » n’est pas déterminable sur le marché luxembourgeois. Ceci vaut du moins quand on considère les développements intervenus entre début 2008 et début 2014.
Les coûts augmentent plus rapidement que dans les pays voisins
Pour la période en question, la LISER a constaté une augmentation des prix de l’immobilier de 3,1 pour cent par an. Ce qui fait un total de 20,8 pour cent – et donc un renchérissement clairement plus élevé que chez les pays voisins. Là, pendant les mêmes six années, les prix de l‘ immobilier ont augmenté de 10,4 pour cent (Belgique) respectivement de 12,3 pour cent (Allemagne) ; en France ils sont restés quasiment identiques (+ 0,5 pour cent).
La hausse de prix ouvre un espace suffisant pour tout genre d’interprétations – et surtout : elle rend l’accès au logement toujours plus difficile. La problématique se manifeste également par le fait qu’en 2012, un ménage a consacré en moyenne 35,5 pourcents de ses dépenses pour le logement – et de ce fait nettement plus que les voisins européens.
Le marché ne cède pas (encore) assez de logements pour satisfaire la demande
Ainsi, l’argent dépensé pour les quatre murs, représente les principaux frais du budget privé – toutefois, sans que ceci n’autorise des indications valables sur une bulle. Selon le LISER, ce sont plutôt des raisons tangibles et de ce fait plus „traditionnelles“, qui, du point de vue économique, entrainent une augmentation des prix.
Le dilemme peut même s’expliquer de façon presque banale, à savoir, avec logique de l’offre et la demande: le marché, purement et simplement, ne cède pas (encore) assez de logement pour satisfaire la demande – ce qui réside dans le fait que la population accroît de manière significative et constante.
La population et les revenus augmentent, le taux d’intérêt des crédits baisse
Depuis 2010, la population augmente d’environ 12.000 personnes par an. Les causes sont, un taux de natalité supérieur au taux de mortalité, ainsi que de l’augmentation constante de l’immigration de main-d’œuvre qualifiée. Ceux-ci, pour la plupart, sont bien placés et, par la suite, recherchent une habitation – à cause des taux d’intérêts relativement faibles souvent à acheter. Dès lors, l’augmentation de l’offre de logements figure en tête des priorités affichées par le gouvernement.
Auteur: Sven Hauser
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Infobox
Ainsi que l’explique le LISER dans le résumé du résultat de son enquête, il existe plusieurs chemins, dans la recherche de ce domaine, de reconnaître une bulle immobilière. Alarmant est la surévaluation des maisons et des appartements ainsi que – en parallèle, la hausse de prix artificielle au-delà de la logique de l’offre et de la demande. Surévalué signifie, par exemple, que les prix de biens immobiliers restent élevés même si les personnes „fuient“ plutôt dans des contrats de location et que, par conséquent, la demande diminue. On parle alors de spéculation.
Comme constaté, on ne spécule pas sur le marché immobilier au Luxembourg, mais on cherche concrètement. Une évolution du prix partiellement anormal a uniquement été constatée entre 1986 et 1992 ainsi qu’entre 2006 et 2008. Néanmoins, le LISER travaille actuellement sur un modèle inédit permettant la détection rapide de bulles immobilières. Car un marché attrayant attire les spéculateurs, et là, mieux vaut prévenir que guérir.