(c) AISTech
Comment déterminer l’état d’une surface agricole au Tchad ou assurer le suivi précis d’un avion ou d’un porte-conteneur ? Les réponses à de telles questions peuvent avoir des répercussions très importantes pour notre économie, notre sécurité, voire même notre survie. Beaucoup de nos contemporains partent du principe qu’à l’ère du numérique, ces réponses précises peuvent être obtenues en un clic – une impression trompeuse, comme l’explique Carles Franquesa.
Quelles sont les activités d’Aistech ?
Carles Franquesa est cofondateur et PDG d’Aistech. Née en Espagne, cette start-up (dont le nom vient de « Access to Intelligent Space Technology »), basée au Technoport s’est fixé pour objectif de fournir ces informations manquantes. Comment ? Depuis l’espace, grâce à une observation plus poussée et technologiquement plus mature de notre planète. Selon Carles Franquesa, la tâche est colossale : « À l’heure actuelle, seuls 10 pour cent de la surface de notre planète peuvent faire l’objet d’informations, tout le reste est une zone noire. »
Y a-t-il un marché pour ces informations ?
Dans un monde dans lequel tout le monde est persuadé d’avoir accès en tout temps à n’importe quelle information, la disponibilité de nombreuses données d’importance vitale continue à poser un énorme problème, continue d’expliquer Carles Franquesa : « La disparition de l’avion de Malaysia Airlines début 2014 en est le meilleur exemple. Aujourd’hui encore, personne n’a la moindre idée de ce qui a bien pu se passer. Nous voulons contribuer à améliorer de telles situations à l’avenir avec une technologie qui combine des composants innovants. »
Comment est-ce que ça fonctionne ?
Concrètement, Aistech fait appel à des nanosatellites. D’ici à 2022, la start-up a l’intention de mettre 100 de ces satellites de petite taille en service et en orbite. Tous sont équipés de télescopes multispectraux permettant de recueillir des informations qui, selon toute attente, devraient encore gagner en pertinence au fil du temps. « Comme la prise d’images s’inscrit dans la durée et qu’il s’agit d’une technologie intelligente, on devrait être capable à moyen terme de faire des prévisions fiables », continue Carles Franquesa.
Qui en a l’utilité - et comment ?
Les prévisions permises par la technologie d’Aistech concernent surtout les industries aérospatiale et navale, mais aussi l’agriculture au sens large. Carles Franquesa insiste sur la multitude d’utilisations possibles : « Le suivi des avions augmente surtout la sécurité, tandis que pour les navires il s’agit plutôt d’améliorer la planification du chargement et du déchargement dans le prochain port. Nos satellites permettent aussi de prévoir l’aridification des champs et l’apparition d’un feu de forêt dès les premières flammes. »
Auteur: Sven Hauser
Photo: AIStech
Infobox
Aistech (http://aistechspace.com) a été fondée en 2013 à Vigo (Espagne) par Carles Franquesa et Guillermo Valenzuela. Les activités de développement de la start-up ont désormais lieu à Barcelone et sont soutenues entre autres par l’ESA, l’Agence spatiale européenne. En 2016, un prototype a été lancé avec succès dans l’espace ; le service régulier devrait commencer en 2018. Dans la stratégie de développement de l’entreprise, le Luxembourg joue un rôle double. Aistech coordonne ses relations avec ses clients et partenaires internationaux à partir du Technoport de Belval et mise également sur ses contacts fructueux avec les chercheurs du Grand-Duché pour continuer à développer sa technologie à l’avenir.