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De l'Iran au Luxembourg, en passant par le Canada, Londres et la Norvège, voici à quoi ressemble aujourd'hui la carrière internationale d'un jeune chercheur. D'origine iranienne et canadienne, Shiva Nejati est chercheuse à l'Université du Luxembourg, au « Software Verification and Validation Lab » du SnT (Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust), une des rares femmes dans ce domaine traditionnellement réservé aux hommes.
Le déclic vocationnel, c'est en Iran, à l'école, que Shiva l'a eu. Là-bas, mathématiques et sciences naturelles occupaient une place centrale et des cours de programmation étaient même proposés aux lycéens. Après quelques années passées à étudier à la « Sharif University of Technology » de Téhéran et à l'Université de Toronto au Canada, elle a terminé ses études en informatique par un master et un doctorat à l'Université de Toronto. « Je me suis intéressée très tôt aux sciences et à la recherche appliquées » affirme Shiva. « C'est fascinant de voir qu'on peut résoudre des problèmes concrets grâce à la recherche ». Ses premiers projets de recherche l'ont ensuite conduite à Londres et en Norvège, avant d'arriver au Luxembourg en 2012.
Recherche appliquée
C'est son supérieur de l'époque au laboratoire de recherche d'Oslo qui lui a montré le chemin vers le Luxembourg, que la jeune chercheuse talentueuse est parvenue à convaincre de déménager au Grand-Duché avec sa famille après sa nomination au SnT. La décision de la jeune famille a été grandement facilitée par la possibilité d'une formation scolaire en anglais pour les enfants et l'accueil chaleureux réservé aux « expats » au Luxembourg. « On se sent très bien au Luxembourg, comme à la maison » affirme Shiva.
Au-delà de l'environnement privé, le cadre de recherche a été déterminant. « On travaille en étroite collaboration avec l'industrie sur des projets, c'est important d'avoir les bons partenaires ainsi que de la proximité et de l'accessibilité ». Les deux sont présents au Luxembourg : des partenaires comme Delphi, IEE, SES ou HITEC sont sur place et ont besoin de solutions innovantes et orientées vers l'avenir.
L'axe de travail principal du SnT est la recherche appliquée dans le domaine du développement de systèmes et services TIC sûrs, fiables et de confiance.
Les systèmes et services TIC doivent être fiables, robustes et sûrs ; les défauts peuvent coûter cher et nuire fortement à l'image d'une entreprise. Shiva travaille avec des partenaires comme IEE et Delphi sur des systèmes logiciels pour l'automobile. « Notre priorité est la sécurité et la fiabilité des logiciels ; ce n'est pas nous qui fabriquons les voitures, mais on aide l'industrie à résoudre des problématiques logicielles complexes. On ne fait pas du conseil aux entreprises, mais de la recherche pour trouver des solutions durables pour les nouvelles technologies et nouveaux défis ».
Pour Shiva, ce contact direct avec les entreprises – et bien entendu la présence de plusieurs entreprises high-tech de premier plan mondial au Luxembourg – est un avantage unique qui plaide en faveur de la recherche à l'Université du Luxembourg. Autre élément très positif aux yeux de la chercheuse : la bonne base financière de la recherche. Outre le Fonds National de la Recherche (FNR), les entreprises contribuent aussi au financement des travaux de recherche. Seule ombre au tableau pour elle, trop peu de femmes des deux côtés, aussi bien dans la recherche que dans l'industrie. Elle aimerait que plus de jeunes filles osent étudier l'informatique ou deviennent ingénieures.
Auteur: Université du Luxembourg
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Cet article est traduit d'une série d'articles initialement publiés dans le Luxemburger Wort.