(C) University of Luxembourg
Qui, dans sa vie, a déjà été cuisinier, biologiste, traducteur, entrepreneur, mannequin et chercheur ? Découvrez la vie trépidante de Sean Sapcariu, doctorant à l'Université du Luxembourg.
« My life has been crazy » – Ma vie a été dingue jusqu'ici. C'est par ces mots que commence l'interview avec l'Américain Sean Sapcariu. Et il ne s'agit pas d'une hyperbole à l'américaine. Cela fait presque quatre ans que Sean étudie à l'Université du Luxembourg. Après un master en biomédecine, il est maintenant doctorant au « Luxembourg Centre for Systems Biomedicine » (LCSB) sur le campus Belval. Pourtant, au début de son master, il avait déjà 27 ans. Et avant ? Cuisinier ...entre autres.
Biologiste marin, cuisiner, manager, moniteur de ski...
Après son bachelor en biologie marine à Boston, le désormais chercheur avait surtout envie de voyager ...et de cuisiner, sa passion encore aujourd'hui. « J'ai tout fait ! » dit-il en riant. « J'ai été aide de cuisine et cuisinier, et aussi chef et manager ». Et ce, aussi bien dans des restaurants asiatiques et bars à tapas que dans la haute gastronomie et même la cuisine moléculaire.
Entre temps, Sean a aussi été moniteur de ski pour des enfants et fait du baby-sitting pour un futur prix Nobel. Enfin, il a ouvert son propre restaurant avec un ami dans la région de Washington, avec une carte éclectique issue de ses expériences. « Un moment fantastique ! » se rappelle-t-il.
Un esprit critique
En Australie, il a fait la connaissance d'une Luxembourgeoise, qui l'a convaincu d'acheter un « one way ticket » pour l'Europe, où il l'a suivie jusqu'à Heidelberg, puis au Luxembourg. « J'aurais bien ouvert un restau en Allemagne, mais sans qualification officielle ce n'était pas possible », regrette-t-il. C'est alors qu'il s'est décidé à reprendre ses études et est tombé sur l'offre de master de l'Université du Luxembourg.
Son premier constat a été : « étudier à 30 ans, c'est différent ». Ses professeurs l'avaient certainement remarqué eux aussi, s'amuse le doctorant, qui n'hésite jamais à suggérer des améliorations et à les mettre en œuvre lui-même. Après avoir démontré lors de son master que la recherche lui convenait particulièrement bien en raison de son esprit critique anticonformiste, il a pu entrer en doctorat.
Doctorat: comment les cellules « mangent » en état de stress?
Actuellement, il étudie comment les cellules « mangent » en état de stress et comment cela se transforme en énergie. Ses expériences culinaires se révèlent même utiles : « quand on est capable de suivre une recette de cuisine, on est capable aussi de suivre un protocole en laboratoire, la seule différence c'est que le résultat ne se mange pas ».
Ici aussi, au Luxembourg, son investissement, sa curiosité et sa motivation lui donnent des journées bien remplies : troupe de théâtre, « science slam », sport, traductions, contribution à des festivals de cinéma, enseignement, expériences avec des enfants... Pour lui, tout est « fun » ou « very cool ».
Et que compte faire cet homme intrépide après son doctorat ? « Dans ma vie, je n'ai jamais préparé l'avenir aussi longtemps à l'avance... », indique ce scientifique créatif. « Mais ça ne me dérangerait pas de me poser enfin au Luxembourg ! ».
Auteur: Sophie Kolb pour l'Université du Luxembourg
Photo ©University of Luxembourg