Cannabis Pflanze

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De nombreux pays discutent de la dépénalisation du cannabis. Certains imaginent le légaliser – un cap qu’ont franchi l’Uruguay, le Canada ainsi qu’une quinzaine d’États des États-Unis, où la vente comme l’acquisition du cannabis sont entièrement légales.

La dangerosité du cannabis revient immanquablement dans ces débats, notamment pour argumenter pour ou contre son interdiction. Comme montrent les exemples de l’alcool, des armes à feu ou encore de la conduite de véhicules, les produits ou activités représentant un certain danger individuel ou sociétal peuvent être autorisés, ou non.

Certains voient les risques du cannabis comme limités, notamment lorsqu’on les compare à ceux d’autres substances telles que l’alcool et le tabac. D’autres relèvent les problèmes psychiques et de dépendance qu’ils peuvent engendrer, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes.

Un nombre croissant d’études scientifiques ont étudié les effets du cannabis sur le bien-être physique, psychique et social des consommateurs. Nous présentons ici ce que la science sait – et ne sait pas – sur la dangerosité du cannabis.

Un tel exposé des connaissances scientifiques actuelles peut contribuer à informer les débats sur la manière de gérer la question du cannabis. Les options sont nombreuses: elles vont de la tolérance zéro à la création d’un marché entièrement légal en passant par la décriminalisation ou légalisation de la consommation, le soutien thérapeutique ou encore les campagnes de prévention.

La dangerosité du cannabis ne constitue que l’un des facteurs à prendre en considération pour définir une politique de santé publique. D’autres aspects existent: les effets directs et indirects de la répression, l’efficacité des campagnes de prévention ou encore l’évolution de la perception des risques au sein de la population. En plus, dans le débat autour d’une éventuelle légalisation du cannabis, la question n’est pas si oui ou non le cannabis nuit, mais plutôt si après une légalisation les effets négatifs du cannabis vont être plus ou moins marqués – en considérant que le cannabis est consommé de toute façon au sein de la population. Ces aspects sont abordés dans notre article «Fact check: Quels sont les effets d’une légalisation du cannabis?», alors que l’article présent se concentre sur les effets sanitaires et sociaux de la consommation du cannabis.

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Quand peut-on affirmer qu’un effet a été «démontré scientifiquement»?

Les études épidémiologiques tentent d’établir des liens de causalité entre une cause possible (comme «fumer») et un effet («avoir un risque accru de développer un cancer»). Les articles appelés méta-analyses regroupent un grand nombre d’études et sont ainsi en mesure de préciser à quel point ces liens de causalité sont solides, ou non.

Par exemple, les méta-analyses avancent des preuves solides que consommer du cannabis augmente la probabilité de développer des troubles psychotiques. Par contre, les preuves que le cannabis aggrave les risques de dépression sont moins solides. Pour distinguer ces deux types de certitude, nous utilisons dans cet article le présent lorsqu’il décrit les effets dont les preuves sont solides («le cannabis provoque ceci») et des formulations exprimant de l’incertitude lorsque les preuves sont limitées («le cannabis semble provoquer cela»).

De grandes études sont en mesure d’infirmer certains effets: le cannabis, par exemple, semble ne pas augmenter l’incidence du cancer des poumons – au-delà de l’effet du tabac souvent fumé en même temps. Dans d’autres cas – comme le développement du cancer de l’œsophage –, les études actuelles n’ont pu apporter de réponse claire; ceci ne veut pas dire que l’effet n’existe pas, mais que les connaissances scientifiques actuelles ne sont pas encore en mesure de le démontrer ou de l’infirmer. Il est donc important de bien distinguer ces deux situations: pouvoir démontrer qu’un effet est absent et ne pas être en mesure de démontrer son existence.

Qu’est-ce que le cannabis et comment est-il consommé?

Le cannabis décrit à la fois un genre de plantes – Cannabis sativa et indica – et ses préparations psychoactives ou médicales telles que les fleurs séchées ou la résine. Les plantes contiennent au moins 750 composés chimiques dont plus de cent cannabinoïdes. Les plus importants pour les consommateurs sont la famille du THC et du CBD: le THC est responsable des principaux effets psychoactifs recherché alors que le CBD a une action plus relaxante.

Les plantes et les préparations ont des concentrations en THC et de CBD très variées. Certains produits – notamment à usage médical – sont peu psychoactifs et ont de très faibles taux de THC avec des taux de CBD élevés ou bas. D’autres sont fortement concentrés en THC et donc intenses.

La puissance des préparations a très fortement augmenté ces dernières décennies: les taux moyens de THC du cannabis saisi aux Etats-Unis sont passés d’environ 2% dans les années 1980 à 12% en 2014, et de nombreux produits trouvés aujourd’hui sur le marché affichent des taux de 20% ou plus.

Le cannabis est principalement consommé par l’inhalation de la fumée de fleurs séchées (marijuana) ou de résine (haschich). D’autres modes de consommation tels que les aliments («space cookies», huile) et les cartouches pour e-cigarettes se popularisent, portés notamment par l’essor des magasins légaux ou tolérés aux Etats-Unis, au Canada et aux Pays-Bas. La consommation de drogues contenant un seul type de cannabinoïde – naturel ou synthétique – n’est pas discutée ici.

Cet article se concentre sur les effets de la consommation récréative de cannabis psychoactif, dont la légalisation est actuellement discutée au Luxembourg.

Quels sont les effets immédiats du cannabis?

Fumer ou ingérer du cannabis amène des cannabinoïdes dans le cerveau. Ils agissent alors sur les récepteurs cannabinoïdes et modifient la libération de certains neurotransmetteurs, ce qui provoque des effets physiques et psychiques marqués. Ceux-ci peuvent inclure un certain «rush» ou «buzz», une augmentation de la sensibilité (par exemple à la musique), de la sociabilité et l’appétit, ou encore un état grisé, euphorique ou relaxé.

Les effets négatifs possibles comprennent l’anxiété, un inconfort émotionnel ou de la tristesse, des troubles des fonctions cognitive (mémoire, attention) et motrices (équilibre, etc.). C’est pourquoi étudier sous l’effet du cannabis est difficile, travailler peut s’avérer dangereux et conduire un véhicule est interdit.

Peut-on devenir dépendant au cannabis?

Oui. C’est un fait qui contredit une opinion répandue dans les années 2000 que le cannabis ne créerait pas d’accoutumance et ne présenterait pas de risque important de dépendance.

La dépendance au cannabis peut clairement générer des souffrances et des problèmes sociaux. Elle est reconnue comme un trouble mental et figure depuis 2013 dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM). Du point de vue clinique, on la caractérise par des modifications du comportement ou une souffrance problématique, une consommation croissante, mal contrôlée ou dans des environnements inadéquats, l’abandon d’autres activités sociales ou encore l’apparition de symptômes lors d’un sevrage.

Les estimations suggèrent que le risque de dépendance au cannabis est élevé: aux Etats-Unis, la dépendance au cannabis touche environ un consommateur sur dix et sa prévalence dans la population générale adulte a augmenté de 1,2% à 1,5% entre 1991 et 2001. En Allemagne, on estime qu’environ 1% de la population âgée de 18 à 52 ans a une consommation problématique de cannabis. D’autre chiffres indiquent qu’environ 6% de la population allemande a consommé du cannabis dans les douze derniers mois, ce qui signifierait qu’environ un consommateur sur six développe une dépendance.

Le risque de dépendance augmente avec la quantité de cannabis consommée ainsi qu’avec le fait de commencer tôt déjà comme enfant ou adolescent, avec la consommation de tabac et le sexe masculin, et probablement avec le fait de consommer d’autres substances telles que l’alcool, le tabac et d’autres stupéfiants.

Les rapports entre dépendance et troubles psychiques antérieurs ne sont pas clairs. Les troubles bipolaires, de l’anxiété, de la personnalité ou du déficit de l’attention ne constituent probablement pas de facteur de risque pour développer une dépendance au cannabis, ni la dépendance à l’alcool ou à la nicotine. D’un autre côté, avoir suivi des traitements psychiatriques ou avoir vécu une crise de dépression sévère augmente les risques, tout comme le fait d’avoir commencé avec l’alcool ou le tabac déjà adolescent ou enfant, d’avoir eu des comportements d’opposition en famille ou avoir souffert d’abus sexuels.

Le cannabis peut-il générer des problèmes sociaux?

Oui. Les situations de dépendance sont définies par le fait qu’elles génèrent des souffrances et des problèmes sociaux. Et leur prise en charge thérapeutiques est assumée par la communauté.

Commencer avec le cannabis avant 15 ans ou en consommer de grandes quantités durant l’adolescence semble être associé avec un parcours scolaire moins bon (plus d’abandons de l’école et moins d’études universitaires entamées et terminées). La consommation de cannabis pourrait être associée à un risque de chômage plus élevé et des revenu plus bas.

Augmente-t-il les risques d’accidents de la route?

Oui. Selon les estimations, les risques d’un accident de la circulation doublent approximativement après avoir consommé du cannabis (en comparaison, l’alcool multiplie ces risques par un facteur de 6 à 15).

Le cannabis impacte-t-il les facultés cognitives?

Oui. Les facultés cognitives – notamment la mémorisation, l’attention, l’apprentissage et les facultés psychomotrices – sont clairement réduites sous l’effet du cannabis. Son usage chronique semble être associé à une baisse de ces facultés à long terme, mais celle-ci semble ne pas persister après une période d’abstinence.

Quels dommages psychiques le cannabis peut-il provoquer?

Consommer régulièrement du cannabis peut favoriser des symptômes d’anxiété et le développement de maladies mentales, d’autant plus chez les grands consommateurs.

Un usage occasionnel peut jusqu’à doubler le risque de développer des troubles psychotiques tels que la schizophrénie – et les tripler dans les cas d’une consommation fréquente et intensive. Ces troubles survenant le plus souvent entre 15 et 25 ans, la consommation de cannabis à l’adolescence pourrait augmenter les risques de psychose de manière plus importante que lorsqu’elle a lieu plus tard. Le cannabis n’empire pas les symptômes des personnes souffrant déjà de troubles psychotiques.

Le cannabis semble augmenter légèrement les risques de troubles de l’anxiété, de dépression, de pensées et de tentatives de suicides, de symptômes bipolaires ainsi que de phobie sociale, notamment chez les grands consommateurs. L’effet du cannabis sur l’évolution des dépressions ou de stress post-traumatique n’a pu être ni confirmé ni infirmé.

Quels sont les effets négatifs du cannabis sur la santé physique?

Fumer du cannabis se fait très fréquemment avec du tabac, et il n’est pas aisé d’en distinguer les effets. Les études indiquent que fumer du cannabis augmente à long terme les risques de problèmes respiratoires tels que toux, mucus, halètement ou bronchites chroniques (certains travaux estiment un doublement de ces risques). L’augmentation des risques est réversible si l’on arrête le cannabis. Il n’est pas clair si fumer du cannabis favorise l’asthme ou les bronchopneumopathies chroniques obstructives.

Le cannabis a des effets sur le système cardiovasculaire: il augmente la pression artérielle, accélère le pouls et dilate les vaisseaux. Les études n’ont pu toutefois confirmer une association avec des problèmes tels que des infarctus ou des accidents vasculaires cérébraux.

Le consensus actuel est que le cannabis peut augmenter le risque de cancer du testicule (d’environ 100%, selon certaines études). Il est difficile d’évaluer la situation des cancers du poumon ou de la gorge à cause du tabac qui est très souvent fumé en même temps; les risques ne semblent néanmoins pas être modifiés par la quantité de cannabis fumé. Les associations avec d’autres types de cancer n’ont pu être infirmées ou confirmées.

Une consommation fréquente est associée à des modifications structurelles du cerveau dans les régions riches en récepteurs cannabinoïdes, notamment l’amygdale et l’hippocampe qui participent à la consolidation de la mémoire, ce qui présente une explication physiologique à la diminution des facultés cognitives.

Le cannabis consommé durant la grossesse augmente les risques d’un poids faible du bébé à la naissance et probablement celles d’une admission au service de néonatologie. Il n’est pas clair s’il influence négativement le développement ultérieur de l’enfant (cognition, réussite scolaire, abus de substances psychoactives, etc.).

Les cas d’overdose mortelle dues au cannabis sont pratiquement inconnus. Des intoxications peuvent survenir chez les enfants qui en consomment involontairement, ce qui peut se produire avec le cannabis sous forme comestibles (cookies), trouvé plus fréquemment dans les pays ou Etats ayant légalisé ou dépénalisé la vente de cannabis.

Il n’est pas clair si le cannabis augmente la mortalité en général.

L’alcool est-il pire que le cannabis?

Oui.

Sur le plan toxicologique, l’alcool est environ 100 fois plus dangereux que le cannabis lorsque l’on compare la dose dangereuse avec la dose habituellement consommée. Certains travaux basés sur des consensus d’experts estiment que les effets négatifs de l’alcool pour le consommateur sont cinq fois plus élevés que dans le cas du cannabis, et trois fois plus élevés en ce qui concerne les effets sur les autres.

L’alcool est responsable d’environ 3 millions de décès dans le monde chaque année – soit plus de 5% de tous les décès recensé – par empoisonnement direct ainsi qu’à travers les accidents et les maladies qu’il provoque. Au contraire, il n’a pu être établi si le cannabis augmente globalement la mortalité. L’alcool multiplie par un facteur de 6 à 15 le risque d’un accident de la circulation, contre un facteur 2 pour le cannabis.

Consommer de l’alcool augmente les risques de maladies cardiovasculaires, de nombreux types de cancer ou encore de maladies du foie, des risques qui ne semblent pas exister avec le cannabis. L’alcool consommé durant la grossesse provoque des fausses couches et des morts à la naissance, des naissances prématurées, des poids affaiblis des bébés et est responsable de conditions qui accompagneront l’enfant toute sa vie. Il s’agit d’effets négatifs bien plus marqués et fréquents qu’avec le cannabis. Les effets négatifs de l’alcool sont encore renforcés par sa forte association avec le tabac, ce qui se retrouve avec le cannabis.

Le risque d’une tentative de suicide est multiplié par un facteur entre 7 et 37 fois selon la quantité d’alcool consommée. L’alcool rend très fortement dépendant, avec des dégâts sociaux très importants tels que la perte d’emploi, des problèmes économiques, des cas de violences familiales, ou encore un isolement social.

Quelle utilité le cannabis a-t-il sur le plan médical?

Les discussions sur le cannabis incluent très fréquemment la question de son usage comme substance thérapeutique, ce dernier étant utilisé comme argument d’une moindre dangerosité du cannabis. Il faut souligner que son usage médicinal, lorsqu’il est légal, se fait avec des produits disponibles sur ordonnance et régulés par l’Etat.

La question de son efficacité comme agent thérapeutique a été examinée par un nombre croissant d’essais cliniques, rendus notamment possibles par la légalisation du cannabis médical dans un nombre grandissant de pays depuis la fin des années 2000.

Les études montrent clairement que le cannabis peut être utile, mais bien entendu sans constituer le remède miracle auxquels certains veulent croire. A ce jour, les Etats-Unis ont approuvé quatre médicaments à base de cannabis naturel ou de cannabinoïdes synthétiques, l’Agence européenne des médicaments un seul.

Selon le consensus scientifique actuel, le cannabis (ou certains cannabinoïdes) est efficace pour traiter les douleurs chroniques, réduire les spasmes musculaires liés à la sclérose en plaque, atténuer les nausées dues aux chimiothérapies et améliorer le sommeil dans les situations ci-dessus ainsi que dans les cas d’apnée nocturne.

Le cannabis pourrait réduire la perte de poids associée au sida, les manifestations du syndrome de la Tourette, l’anxiété chez des personnes souffrant de phobie sociale, les symptômes du trouble du stress post-traumatique ainsi que les spasmes musculaires liés à la sclérose en plaque.

Le cannabis semble ne pas être efficace pour traiter les symptômes de démence, les dépressions chez les patients souffrant de douleur chronique ou de sclérose en plaque, ni pour réduire la pression oculaire dans le cas de glaucome.

Il n’est pour l’instant par clair si le cannabis est utile dans les conditions médicales suivantes: cancer, épilepsie, syndrome du côlon irritable, sclérose latérale amyotrophique, maladies de Huntington ou de Parkinson, dystonie, dépendance, schizophrénie.

Conclusion

Le débat actuel sur une éventuelle légalisation du cannabis doit distinguer différents éléments: les effets thérapeutiques du cannabis à usage médical, les conséquences sanitaires et sociales du cannabis à usage récréatif et les effets d’une éventuelle légalisation du cannabis récréatif. Cet article résume ce que sait la science des impacts du cannabis sur le bien-être physique, mental et social des consommateurs. Dans la plupart des cas, les preuves scientifiques indiquent que le cannabis a des effets négatifs sur ses consommateurs et qu'il peut avoir une utilité sur le plan médical dans certains cas. Une question importante qui se pose par rapport à une éventuelle légalisation du cannabis récréatif est de savoir si les effets négatifs du cannabis pourraient être plus marqués suite à une légalisation. Pour l'instant, la science n'est pas en mesure d'y répondre. 

 

Auteur: Daniel Saraga (Saraga Communications)
Editeurs: Jean-Paul Bertemes, Michèle Weber (FNR)

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Références

National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine, “The health effects of cannabis and cannabinoids: The current state of evidence and recommendations for research,” The National Academies Press, Washington, DC, 2017.

WHO, “The health and social effects of nonmedical cannabis use,” WHO, 72, 2016.

E. Hoch, C. Friemel and M. Schneider, “Kurzbericht von «Cannabis: Potential und Risiken. Eine wissenschaftliche Analyse»,” 2019. Voir aussi E. Hoch, C. Friemel and M. Schneider, “Cannabis: Potential und Risiken. Eine wissenschaftliche Analyse. 2019 (Springer).

W. Hall, “What has research over the past two decades revealed about the adverse health effects of recreational cannabis use?,” Addiction, 110(1), 19–35. , 2015.

J. R. D.W. Lachenmeier, “Comparative risk assessment of alcohol, tobacco, cannabis and other illicit drugs using the margin of exposure approach,” Scientific Reports 5, 8126, 2015.

L. K. L. P. D.J Nutt, “Drug harms in the UK: A multicriteria decision analysis,” The Lancet, pp. 376(9752), 1558-1565. , 2010.

WHO, “Global status report on alcohol and health.,” 2018.

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