
(C) Forrest & Kim Starr via Wikimedia Commons
Une équipe de scientifiques basée au Laboratoire en Biologie Moléculaire et Cellulaire du Cancer (LBMCC) à l’hôpital du Kirchberg a fait des découvertes prometteuses sur son fonctionnement.
L'équipe de chercheurs dirigée par le professeur Marc Diederich a en effet identifié une étape essentielle de l’horlogerie cellulaire qui permet de comprendre comment ces substances déclenchent le processus d’apoptose, ou mort cellulaire, dans de nombreux types de cancer.
Comprendre le fonctionnement avant de développer un traitement
« Les substances présentes dans la nature sont une source d’inspiration considérable dans notre quête de traitements contre le cancer, explique le docteur Claudia Cerella, premier auteur de cette étude. Lorsque nous décelons une molécule qui semble prometteuse, nous devons d’abord comprendre son fonctionnement afin de développer un traitement innovant à partir de celle-ci. »
Pour cette étude, les chercheurs se sont principalement intéressés à un type de médicament appelé digitalique issu d’un extrait de la plante Calotropis procera, un arbuste à fleurs originaire des régions tropicales d’Afrique et d’Asie.
Faire mourir les cellules cancéreuses
Jusqu’ici, on ignorait comment ces médicaments, qui s’appellent également glycosides cardiotoniques, parvenaient à faire mourir des cellules cancéreuses.
Cette nouvelle recherche du laboratoire privé sans but lucratif a révélé que l’ensemble de la famille des digitaliques provoque la dégradation d’une protéine appelée Mcl-1, qui empêche normalement la mort cellulaire.
D’après leurs résultats, cette étape est essentielle pour déclencher l’apoptose de cellules cancéreuses, qui ont perdu leur capacité normale à mourir et continuent donc de se diviser de façon incontrôlable.
Efficace contre plusieurs types de cancer
D’après les résultats obtenus, le médicament est également actif à de plus basses concentrations que d’autres digitaliques et s’est montré efficace contre plusieurs types de cancers différents, tels que les cancers du poumon, de la prostate et du sein, y compris ceux habituellement résistants aux traitements.
Ce candidat prometteur, appelé UNBS1450, s’est également montré particulièrement apte à cibler spécifiquement des cellules cancéreuses tout en épargnant les cellules saines.
Les prochaines étapes seront de caractériser de façon plus précise comment les digitaliques parviennent à réduire les Mcl-1, étape qui s’est avérée nécessaire pour initier la mort de cellules cancéreuses, et comment ce processus pourrait varier selon les types de cellules.
« Comprendre ce qu’il se passe au niveau moléculaire est essentiel afin de pouvoir reproduire un jour ce processus pour attaquer des cellules cancéreuses chez des patients », explique Marc Diederich.
Pour en savoir plus et contacter les auteurs de la recherche.
Auteur : MyScienceWork
Photo © Forrest & Kim Starr via Wikimedia Commons