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Si le cancer est métastasé, le traitement du patient devient plus compliqué. Grâce au soutien de la Fondation Cancer, des chercheurs à l'Université du Luxembourg recherchent des solutions.  

Si le cancer est métastasé, donc si des nouvelles tumeures se sont formées dans d'autres organes que la tumeur primaire), le traitement du patient devient plus compliqué. Comme il n’y a souvent plus la possibilité d’enlever les tumeurs ou de les éliminer par radiothérapie, le patient doit être traité à l’aide de médicaments.

Comme les médicaments administrés dans le cadre d’une chimiothérapie s’attaquent aussi aux cellules saines et entrainent de nombreux effets secondaires, la recherche sur le cancer investit beaucoup d’énergie et de temps afin de trouver des thérapies ciblées qui ont pour but de détruire uniquement les cellules cancéreuses en laissant les cellules saines intactes.

Il faut savoir que les métastases sont responsables de plus de 90 % des décès chez les patients atteints de cancer. Il est donc extrêmement important de développer de telles thérapies ciblées.

Un projet de recherche du Dr. Elisabeth Schaffner-Recking à l'Università du Luxembourg a pour but de déterminer quelle thérapie ciblée pourrait être utile pour une patiente atteinte d’un cancer du sein. Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent et le plus mortel chez les femmes au Luxembourg.

Un objectif clé est l’identification de biomarqueurs

Dans le cadre de la recherche de thérapies ciblées, un objectif primordial de nos jours dans la lutte contre le cancer est l’identification de marqueurs qui aident à prédire la réaction du patient à un médicament donné. Ces marqueurs, appelés « predictive biomarkers », sont à la base d’une thérapie ciblée et individualisée pour le patient. Souvent, ces marqueurs sont des protéines dans le corps, pour lesquelles on peut mesurer leur quantité ou activité d'une manière précise. 

La protéine que les chercheurs étudient s’appelle L-plastine. Si la L-plastine est présente dans les cellules cancéreuses, son expression et sa modification par phosphorylation1 sont souvent liées à un comportement agressif des cellules cancéreuses. Ces cellules sont capables d’invasion (donc elles peuvent migrer à partir du sein à d'autres tissus) et de former des métastases.

Ce projet de recherche a comme objectif d’établir la L-plastine phosphorylée comme « predictive cancer biomarker » - donc un marqueur qui peut prédire comment le cancer pourrait évoluer. A cet effet, les chercheurs étudient si un lien existe entre la phosphorylation de la L-plastine et le dérèglement de certaines voies de signalisation. Si un tel lien existait, la L-plastine serait étudiée plus en détail en tant que « predictive cancer biomarker candidate » dans une étude clinique de grande ampleur.

L’objectif est d’utiliser le statut de phosphorylation de la L-plastine dans les tumeurs pour prédire quelles voies de signalisation sont déréglées et doivent être bloquées pour que le cancer puisse être attaqué et la formation de métastases évitée. L’équipe du Dr Schaffner-Reckinger veut ainsi contribuer à la détermination d’une thérapie ciblée adaptée pour chaque patiente atteinte d’un cancer du sein.

250.000€ pour la recherche sur le cancer du sein à l'Université du Luxembourg

Dans le cadre du soutien à la recherche, Dr Carlo Bock, président de la Fondation Cancer et Lucienne Thommes, directrice ont remis le 18 janvier 2017 un chèque de 250 000 € à la chercheuse Dr Elisabeth Schaffner-Reckinger, en présence du Prof. Ludwig Neyses, vice-recteur à la recherche de l’Université du Luxembourg.

1Ajout d'un ou plusieurs groupes phosphate à des acides aminés (éléments constitutifs des protéines) déterminés.

Auteur: Fondation Cancer
Photo: Fondation Cancer

 

 

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