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La lente perte progressive des cellules nerveuses, souvent caractérisée par la démence (perte des facultés de penser acquises) ou les troubles psychomoteurs, telles sont les principales caractéristiques d’une maladie neuro-dégénérative. Les plus connues sont probablement celles d’Alzheimer et de Parkinson.
« Les deux maladies sont dues à l’âge ; ces dernières ainsi que les autres maladies chroniques de la société de consommation vont augmenter à l’avenir pour des raisons démographiques. Nous devons faire face à ce défi, » dixit le Pr Dr Rudi Balling, Directeur des Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB).
La biologie systémique tente de reconnaître le rapport entre les particules individuelles dans notre corps. À l’instar des roues dentées, des ressorts et des petites visses présents dans le mouvement d’une montre, les gênes et les protéines ainsi que de nombreuses autres substances collaborent aussi dans notre organisme et constituent ainsi différents systèmes.
L’exemple du foie nous permet d’illustrer cela : l’organe est un système en soi, mais enchevêtrées en son sein se trouvent de plus petits systèmes, comme par exemple les vaisseaux sanguins du foie ou le groupement des cellules des voies biliaires. Mais l’organe foie est à son tour une partie intégrante d’un système bien plus grand, celui du corps humain.
Basé à l’Université du Luxembourg, le LCSB a décidé de faire des maladies neur-odégénératives l’un de ses domaines d’études spécialisées. Les scientifiques examinent le rapport entre l’inflammation des cellules nerveuses apparaissant lors des maladies d‘Alzheimer et de Parkinson ainsi que la mort des cellules qui s’en suit.
La maladie de Creutzfeld-Jakob : un processus similaire ?
D’importants éléments en vue de l’exploration bio systémique des maladies neuro-dégénératives furent déjà fournis voici quelques années par un partenaire majeur du LCSB, à savoir l’Institute for Systems Biology de Seattle, lequel avait livré une étude sur les prions.
Les prions sont des protéines propres à l’organisme, lesquelles, par le fait d’une modification structurelle spontanée, peuvent s’avérer pathogènes : chez l’homme, ils sont responsables de la maladie de Creutzfeld-Jacob (MCJ). L’étude a utilisé les principes de la biologie systémique afin de parvenir à des examens plus approfondis des mécanismes des maladies en relation avec les prions, et ce avec succès.
Tout comme Alzheimer et Parkinson, les inflammations MCJ sont un important facteur dans le développement de la maladie. Bien que les déclencheurs d’Alzheimer et de Parkinson ne soient pas encore clairement identifiés, il semble cependant, selon Balling, que le déroulement des deux maladies après l’apparition de l’inflammation nerveuse puisse se dérouler de manière très similaire à la MCJ.
Dans ses futures études, le LCSB veut tenter de sonder aussi bien les éventuelles similitudes que les différences entre les démences individuelles. C’est donc pas à pas que l’on travaille et que l’on avance pour enfin atteindre le grand objectif final, à savoir la guérison de ces maladies.
Auteur: Liza Glesener
Infobox
Le LCSB n’est pas le seul au Luxembourg à s’occuper des maladies neurodégénératives : le groupe d’études déjà établi à l’Université depuis un certain temps autour du Dr. Paul Heuschling effectue des recherches relatives aux méthodes de guérison de la maladie d’Alzheimer. Les deux groupes effectuent en partie leurs recherches séparément, mais ils travaillent également ensemble sur des projets : pareil échange d’expériences dynamise la recherche