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Révélée par le fruit du hasard lors de travaux menés par la SEO (Société Électrique de l’Our) dans les environs de l’ancienne mine de cuivre de Stolzembourg, la Luxembourgite est le premier minéral découvert au Luxembourg.
Une découverte minéralogique extrêmement rare
A l’instar des autres sciences comme la zoologie, où le nombre d’espèces est estimé à 1.200.000, la minéralogie ne comptabilise que 5.400 minéraux dans le monde. En moyenne, seule une cinquantaine de nouvelles espèces minérales sont recensées chaque année. A titre comparatif, près de 410.000 espèces sont recensées en botanique (plantes vasculaires et bryophytes confondues).
Un nom symbolique en l’honneur du Luxembourg
S’agissant du premier minéral découvert au Luxembourg, l’équipe de recherche internationale, dont Simon Philippo de la section de géologie/minéralogie du Musée national d’histoire naturelle (MNHN), lui a donné le nom très symbolique de Luxembourgite.
Une nouvelle scientifique validée le 9 avril 2019 par l’IMA (International Mineralogical Association). L’holotype de la Luxembourgite est désormais conservé dans les collections du Musée national d’histoire naturelle. Un joli cadeau pour les 165 ans du musée et un gain formidable pour le patrimoine minéralogique du Luxembourg !
La Luxembourgite, un minéral atypique
Avec une longueur d’en moyenne 0.2 mm et une épaisseur de 0.005 mm, ce minéral microscopique est environ 10x moins épais qu’un de nos cheveux et proche de la taille d’un globule rouge.
Jean-Baptiste Burnet, collaborateur scientifique de la section de minéralogie du MNHN, s’est chargé de collecter les premiers échantillons de Luxembourgite sur le site pour une étude plus approfondie.
Les premières observations de cette nouvelle espèce minérale ont pu montrer que sa composition chimique est elle aussi exceptionnelle pour les régions du Luxembourg. Elle comprend argent (Ag), cuivre (Cu), plomb (Pb), bismuth (Bi) et sélénium (Se), que les scientifiques résument en AgCuPbBi4Se8 sous sa formule chimique officielle.
L’équipe de recherche, composée de Simon Philippo (MNHN), Fréderic Hatert (professeur à l’Université de Liège) et Pietro Vignola (chercheur à l’Université de Milan), rédige actuellement l’article scientifique qui décrira entièrement cette nouvelle espèce.
Auteur : Musée national d'histoire naturelle
Editeur : Constance Lausecker