© VDL, LIH, Uni Lu, LIST, LISER, FNR, Nathalie Valle, Pascale Engel de Abreu, Conchita d’Ambrosio, IBBL
La recherche publique du Luxembourg emploie approximativement 2870 chercheurs (temps plein) d’après les statistiques délivrées par le gouvernement en 2015. Environ un chercheur sur 4 est une femme – plaçant le Luxembourg en dessous de la moyenne européenne de 1 sur 3.
Ces statistiques proviennent de la SHE Figures de 2015, une large publication éditée tous les trois ans qui recense les données sur la proportion de chercheuses.
Aucun biais dans l’évaluation de projets du FNR
Les chiffres de 2015 du FNR démontrent que son processus d’évaluation écarte tout biais : 38% des projets soumis au FNR en 2015 proviennent de candidats de genre féminin vs. 37% de tous les projets financés. De plus, la parité homme-femme dans les conseils du FNR est relativement bonne avec 55% de membres féminins dans le conseil de gouvernance et 62% de femmes dans le conseil scientifique. Les jurys experts du FNR ne sont pas encore équitables (19% des membres du jury de 2016 étaient des femmes) mais, des efforts sont faits en vue d’accroître la proportion de femmes.
En tant que membre de Science Europe, le FNR s’engage à la surveillance accrue des statistiques sur le genre à travers ses programmes de financements. Science Europe a récemment publié un guide pratique pour l’amélioration de la parité dans les organismes de recherche, incluant les pratiques de gestion de fonds qui contribuent à une meilleure égalité de genre. Ce guide constitue un benchmark pour les prochaines actions du FNR. En effet, le FNR gère comparativement bien les congés de maternité ou parentaux depuis que les chercheurs financés dans le cadre des différents projets du FNR ont tous des contrats de travail les autorisant à des congés de maternité et parentaux luxembourgeois relativement généreux.
Seulement 16.5% des chercheurs hauts gradés au Luxembourg sont des femmes
En ce qui concerne la situation pour les carrières plus avancées, le Luxembourg se place en avant dernier en Europe avec seulement 16.5% de positions de Grade A allouées à des femmes (2013) – correspondant à l’ensemble des professeurs ou chercheurs séniors.
Il est vrai que même dans les pays où des mesures de soutien aux chercheuses sont fortes, un fossé existe toujours entre les genres pour les chercheuses de plus haute position mais aussi dans les secteurs de la technologie ou de l’ingénierie. Toutefois, les mesures prises semblent réduire à minima le fossé, le Luxembourg aura donc besoin, par le futur, de développer ses propres mesures pour s’occuper de ces importantes inégalités dans le domaine de la recherche.
Des efforts du FNR pour accroître le nombre de chercheuses hauts gradées à Luxembourg
Actuellement, le FNR a pris deux mesures pour consolider la proportion des femmes au sein de ces deux programmes de recrutement ATTRACT et PEARL en souhaitant respectivement au moins 40% et 30% de candidats de genre féminin pour la période de 2017-2021. Cependant, les institutions n’ont pas encore atteint le quota : le taux de soumissions de candidatures féminines pour ATTRACT en 2017 était de 10% au lieu de 40%. Il semble que la pression sur les institutions pour atteindre ce quota doit être renforcée.
Déclin des femmes dans l’ingénierie et la technologie
Concernant le pourcentage de chercheuses, il y a une grande variation entre les domaines scientifiques en Europe : Au Luxembourg, la représentation des chercheuses en ingénierie et technologie est de 16% et constitue de ce fait l’une des plus basses en Europe tandis que les chercheuses en sciences sociales représentent 58% de la proportion - ce qui est à l’inverse très haut.
Ce qui inquiète particulièrement est que le Luxembourg soit l’un des deux pays en Europe où le pourcentage de femmes en ingénierie et technologie entre 2005 et 2012 a décliné (de 18% à 16%), la Finlande se positionne au même rang.
Des pays comme l’Angleterre ou le Danemark prévoyaient d’accroître les proportions de chercheuses en ingénierie et technologie de 20% à environ 40% entre 2005 et 2012.
Si les statistiques sur la carrière de chercheur sont considérées, il devient évident que l’inégalité la plus importante dans la représentation des femmes concerne les hauts échelons de carrière et les positions de dirigeants.
La parité à l’école
Au « Lycée classique », la proportion de jeunes femmes dans les sections scientifiques est toujours relativement bien équilibrée (49% de femmes vs 51% d’hommes) au Luxembourg.
Baisse du ratio féminin après le PhD
Au niveau du doctorat, d’après les statistiques du FNR de 2008-2015 pour les bourses AFR, le pourcentage de candidates doctorantes est de 45%, alors qu’il est de seulement 36% pour les post-doctorantes AFR.
Les femmes dans la science et l’ingénierie au Luxembourg
Récemment, le FNR était co-organisateur avec la Fondation Jeunes Scientifiques Luxembourg de l’exposition WiSE initiée par la Ville de Luxembourg – montrant une sélection de portraits de brillantes chercheuses à Luxembourg. Des initiatives de ce type sont extrêmement importantes pour donner l’exemple et encourager le changement. L’exposition avait proposé une sélection de 12 femmes dans le domaine de la science au Luxembourg.
L’ensemble des portraits de chercheuses utilisés pour cette exposition provenait de science.lu. Les voici :
- Julie Distel (IEE)
- Sandra Domagala (Dupont)
- Nathalie Valle (Luxembourg Institute of Science and Technology)
- Pascale Engel De Abreu (University of Luxembourg)
- Claudine Kirsch (University of Luxembourg)
- Conchita d’Ambrosio (University of Luxembourg)
- Mahulena Hofmann (University of Luxembourg)
- Patrice Caire (University of Luxembourg)
- Anna Heintz-Buschart (University of Luxembourg)
- Ines Thiele (University of Luxembourg)
- Conny Mathay (Integrated Biobank of Luxembourg)
- Simone Niclou (Luxembourg Institute of Health)
Femmes dans la science financées par le FNR
Pour marquer la journée internationale des femmes, le FNR a créé une infographie qui fournit une vue d’ensemble sur le ratio de femmes sélectionnées :
Auteur : Emily Iversen (FNR)
Editeur : Constance Lausecker (FNR)
Infographique: Emily Iversen (FNR)
Photos: d.g.à.d.: Claudine Kirsch (Université du Luxembourg, uni.lu), Sandra Domagala (DuPont), Simone Niclou (LIH - Luxembourg Institute of Health), Mahulena Hofmann (uni.lu), Danielle Hoffmann (uni.lu), Christine Schiltz (uni.lu), Hélène Ruiz-Fabri (Max Planck Institute Luxembourg), Conchita d’Ambrosio (uni.lu), Patrice Caire (SnT - uni.lu), Conny Mathay (IBBL – Integrated BioBank of Luxembourg), Nathalie Valle (LIST - Luxembourg Institute of Science and Technology), Ines Thiele (LCSB – uni.lu), Anna Heintz-Buschart (LCSB – uni.lu), Dimitra Anastasiou (LIST), Véronique van Acker (LISER - Luxembourg Institute for Socio-Economic Research), Pascale Engel de Abreu (uni.lu), Julie Distel (IEE), Magdalena Gorczynska (LISER), Katalin Ligeti (uni.lu), Christiane Hilger (LIH) © VDL, LIH, Université du Luxembourg, LIST, LISER, FNR, Nathalie Valle, Pascale Engel de Abreu, Conchita d’Ambrosio, IBBL)